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Fissures dans les bâtiments communaux : RGA- causes et solutions
5 septembre 2025
fissures RGA dans vos bâtiments communaux

Comment identifier les fissures RGA dans vos bâtiments communaux et agir ?

RGA : de quoi parle-t-on vraiment ? Et quand ce n’est PAS du RGA

Le retrait-gonflement des argiles (RGA) désigne la variation volumique des sols argileux selon l’humidité. En période de sécheresse, le sol se rétracte ; au retour de l’humidité, il gonfle. Sur des fondations superficielles, ces mouvements provoquent des tassements différentiels et des fissures, souvent visibles en façades ou appuis d’ouvrages. (Besoin  d’un Audit technique bâtiment )

Les facteurs aggravants typiques sont : sols hétérogènes, tranchées remblayées à proximité, arbres à système racinaire étendu, absence de drainage, eaux pluviales mal gérées, longrines ou semelles sous-dimensionnées.

Ce qui n’est pas du RGA :

  • Fuite de réseaux enterrés (eau potable, assainissement) qui lessive le sol et crée des affouillements.
  • Infiltrations (toitures, chéneaux, façades) dégradant localement maçonneries et enduits.
  • Défauts de conception ou d’exécution (fondations sur remblais non compactés, absence de joints de dilatation).
  • Instabilités de talus/pentes ou tassements globaux de remblais.
  • Mouvements thermiques des façades légères et pathologies de charpente/plancher.

Indices pro/contra RGA :
Pro : fissures en escalier sur maçonneries, réouverture/fermeture saisonnière, dissymétrie proche des zones arborées, contexte argileux local.
Contra : humidité constante anormale, suintements/indices de fuite, tassement localisé sous un point d’eau, déformations liées à des éléments porteurs déficients.

3 erreurs fréquentes menant au mauvais diagnostic :

  1. Réparer ou colmater avant stabilisation : les fissures reviennent.
  2. Conclure “RGA” sans exclure une fuite de réseau.
  3. Lancer une G5 lourde sans monitoring préalable alors que les indices de terrain suffisent.

Checklist terrain en 10 points (reconnaître les signaux faibles)

  1. Cartographier les fissures : localisation, orientation, largeur, profondeur, évolution sur photos datées.
  2. Relever la saisonnalité : comparer été/hiver si historique disponible.
  3. Examiner les pieds de façades : éclaboussures, remontées capillaires, rigoles d’érosion.
  4. Contrôler les eaux pluviales (EP) : descentes, regards, exutoires, pente du terrain ; repérer débordements.
  5. Inspecter les réseaux : indices de fuite (bruit, humidité localisée, affaissement), regards.
  6. Identifier les remblais : tranchées, extensions, plateformes rapportées.
  7. Cartographier la végétation : distance, essence, diamètre des troncs, racines visibles.
  8. Repérer joints et points singuliers : jonctions d’ouvrages, reprises, fissures anciennes.
  9. Mesurer : fissuromètre, niveau laser, hygromètre (si disponible).
  10. Contextualiser : géologie locale, sinistralité communale, archives géotechniques.

RGA vs autres causes (simplifié et actionnable)

Étape 1 – Contexte :
Commune exposée au RGA et argiles à faible profondeur ?

  • Oui → Étape 2
  • Non → vérifier prioritairement fuites, drainage, remblais

Étape 2 – Indices de terrain :

  • Saisonnière, proche végétation, fissures en escalier/joints → RGA plausible → Étape 3
  • Humidité constante, affaissement local, proximité réseaux → suspecter fuite/drainage → tester réseaux d’abord

Étape 3 – Instrumentation rapide (6–12 semaines) :

  • Évolution corrélée météo/sécheresse → RGA probable → études ciblées si besoin
  • Évolution décorrélée / instabilité persistante → autre cause à investiguer (réseaux, structure)

Méthode en 6 étapes (adaptée au secteur public)

  1. Pré-diagnostic documentaire (48–72 h)
    Consulter Géorisques, données communales, archives travaux, plans réseaux, rapports entretien. Objectif : hypothèses initiales et zones prioritaires.

  2. Visite instrumentée (J0–J10)
    Relevé fissurométrique, photogrammétrie simple, niveaux, hygrométrie, inspection visuelle réseaux et EP. Livrable : fiche d’alerte + schéma symptômes.

  3. Monitoring court terme (6–12 semaines)
    Photos datées, mesures régulières ou télémétrie low-cost, journal météo. Décision go/no-go vers études lourdes.

  4. Études ciblées, pas à pas
    Sondages ponctuels, essais géotechniques adaptés : reconnaissance sols, teneurs en eau, plasticité, portance. Prioriser tests à moindre coût.

  5. Analyse différenciée et arbitrage
    Confronter indices terrain, monitoring, résultats essais. Décision : RGA confirmé/probable, fuite/drainage à traiter, autre pathologie.

  6. Plan d’action phasé (T0–T+12 mois)
    Mesures conservatoires immédiates, corrections cause racine court terme, travaux structurels moyen terme, suivi 12 mois. Intégrer contraintes ERP, calendrier scolaire/sportif, marchés publics, PPI.

Encadré – Quand restreindre ou fermer un ERP ?

Gravité élevée + évolution rapide + doute sur stabilité → restreindre accès zones sensibles.
Fissures traversantes, déformations éléments porteurs, affaissement majeur → avis structure + fermeture ciblée.
Toujours formaliser la décision (note technique, affichage, périmètre).

Contraintes spécifiques du secteur public 

ERP et sécurité : responsabilité du maire ; privilégier mesures conservatoires réversibles et communication claire avec usagers/élus.
Marchés publics : sourçage, allotissement (monitoring vs études vs travaux), procédure adaptée selon seuils, délais réalistes (vacances scolaires, trêves sportives).
Budget/PPI : phasage pluriannuel, priorisation par criticité ; possibilité dossier CatNat pour cofinancement, sans en faire la seule stratégie.

Nos solutions techniques : quoi, quand, combien 

Gestion des eaux et du sol (priorité 1)
Drainage périphérique, reprises évacuations EP, réglage pentes, dispositifs anti-éclaboussures. Écrans anti-racines, gestion essences/élagage. Coûts souvent milliers d’euros ; effets visibles en 1–3 saisons.

Traitement des réseaux
Détection fuites, réparations ciblées, chemisage ou remplacement partiel. Prioritaire si indices de fuite ; coût .

Stabilisation/fondations
Reprises sous-œuvre (micropieux, longrines), injections selon contexte géotechnique. Coûts  ; études préalables obligatoires.

Enveloppe et structure
Agrafages, reprises locales, joints de fractionnement, rebouchage fissures après stabilisation. Coûts  ; à programmer en fin de trajectoire.

Matrice gravité x urgence → action (guide)

  • Faible gravité + faible urgence : monitoring + gestion EP/végétation ; replanifier à 6 mois.
  • Gravité moyenne + urgence moyenne : monitoring + corrections cause + études ciblées ; travaux légers sous 3–6 mois.
  • Forte gravité ou urgence forte : mesures conservatoires immédiates, expertise structure, travaux stabilisation priorisés.

Note : fourchettes coûts/délais variables selon site, marché, contraintes exploitation. Utiliser comme barème relatif.

Assurance et CatNat sécheresse : maximiser vos chances

Dossier type :
Chronologie documentée (photos datées, relevés, météo), rapports visite/monitoring, plans, constats fuites/débits EP, PQ travaux antérieurs, synthèse technique motivant lien plausible RGA ou autre cause.

Articulation avec reconnaissance CatNat :
Vérifier période reconnue, rapprocher évolution fissures de l’épisode. Les dossiers les mieux acceptés combinent indices terrain et mesures/objectivations.

Erreurs à éviter :
Dossier sans preuves instrumentées, réparations esthétiques avant stabilisation, conclusions hâtives “RGA” sans exclusion fuites/drainages.

Lundi matin : que faire concrètement ? (plan 30–60–90 jours)

J0–J30 :
Checklist terrain + balisage zones sensibles. Action rapide sur EP (curage, descentes, pentes) et recherche fuites. Lancer monitoring simple (fissuromètres, photos datées).

J31–J60 :
Première lecture monitoring ; si ambiguïtés, études ciblées minimales. Préparer DCE lot “monitoring/études/travaux légers”. Communication élus/usagers : feuille de route, critères d’alerte.

J61–J90 :
Déployer corrections cause racine. Programmer phase “stabilisation/structure” si nécessaire. Monter dossier assurance/CatNat si conditions réunies.

Mini-cas (anonymisés) et KPI de succès

Cas 1 – École élémentaire, zone argileuse
Symptômes : fissures en escalier, plus marquées fin d’été ; absence drainage ; arbres à 3–5 m.
Actions : monitoring 8 semaines ; drainage périphérique + réglage EP + écrans anti-racines ; rebouchage différé.
Résultat : baisse 60–70 % ouverture max en une saison ; pas de fermeture classes ; réparations esthétiques planifiées vacances.

Cas 2 – Gymnase, suspicion fuite réseau
Symptômes : affaissement local près vestiaire ; humidité constante ; fissure traversante.
Actions : test réseaux → fuite confirmée ; réparation + injection comblement ; pas de RGA retenu.
Résultat : maintien exploitation ; coût évité G5 lourde ; suivi 6 mois OK.

KPI à suivre :
Évolution ouverture max fissures (mm) sur 12 mois, délai levée restrictions usage, part actions “cause racine” vs “cosmétique”, taux dossiers acceptés (assurance/CatNat) et délai traitement.

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